Persistance de la vision : ces tableaux qu’on finit par écrire…

 

Enfin, quatre ans après le début du voyage, le second tome du diptyque Cinqueterre est achevé, révisé (une douzaine de fois 🙄), verrouillé dans les moindres détails… bref, prêt à être livré aux lecteurs. Et je me sens plus vidée qu’heureuse, pour l’instant. Le livre s’en va sans moi et désormais il appartiendra à d’autres…

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l’aima et l’éclaire de loin pour qu’il ne tombe pas ?(René Char)

Je n’ai qu’une envie, en fait, c’est de retourner à mon roman en cours, le premier “Satellite de Cinqueterre“, qui se passe dans le même univers, mais peut être abordé indépendamment. Ce qui sera bientôt possible, quand j’en aurais fini avec les opérations de lancement. Mais en attendant, j’ai réalisé quelque chose d’étrange, au cours des relectures… Plusieurs fois, vers la fin du second tome, où se déploie une fantasmagorie singulière, j’écrivais en m’inspirant directement de mes souvenirs de peintures classiques. Des sentiments qu’elles me laissaient, à distance.

J’ai trouvé amusant de mettre en parallèle ici leurs images et les extraits des Miroirs d’Olvida qui correspondent. J’ai bien sûr eu nombre d’autres sources d’inspiration, mais celles-ci me tiennent particulièrement à cœur.

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Édition, auto-édition de masse : l’emballement ?

Plus d’un mois que je tourne autour de l’idée de ce billet. Après avoir rédigé une première version, puis décidé que je n’allais pas la publier… j’ai fini par comprendre que le seul angle sous lequel je pouvais raisonnablement l’envisager, c’est celui d’une totale subjectivité.

Ce texte expose donc un point de vue personnel. Le vôtre est peut-être radicalement différent – et pourtant tout aussi légitime.

Auteur cherchant à régler ses problèmes administratifs (Courbet, le désespéré).

Il importe, tout d’abord, de ne stigmatiser personne : le milieu de l’édition, que j’ai côtoyé pendant quelques années, est plein de gens qui se donnent avec passion. Qui cherchent à changer les règles de ce jeu qui fait désormais penser à un manège impossible à stopper. Ou à un rite sacrificiel, dans lequel c’est toujours l’auteur qui finit dévoré… à quelques exceptions près. Mais même ceux qui s’en sortent, les rares chanceux qui bénéficient d’un contrat favorable et d’une bonne communication à la parution de leur œuvre… se retrouvent immédiatement jetés sur un autre champ de bataille. Le statut d’artiste-auteur, et les relations avec les instances administratives qui l’encadrent sont – pour l’instant – un véritable calvaire. Déjà précaire par nature ces dernières années (car les succès de librairie sont rares), le cotisant doit passer de longues heures stressantes à tenter de démêler des embrouilles vertigineuses. Il suffit de suivre les travaux de la Ligue des auteurs professionnels, de lire leurs témoignages, pour comprendre l’ampleur et la diversité des problèmes.

L’hommage à Kafka toujours renouvelé, merci pour lui, mais ça reste assez effrayant. À noter que ce statut est désormais ouvert aux auto-édités, on frémit de reconnaissance.

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